N’ayons pas peur d’accueillir les réfugiés

Les terribles attentats de Paris ont rapidement généré chez de nombreuses personnes une peur supplémentaire, celle de voir des terroristes se cacher parmi les réfugiés qui arrivent en Europe. Nous souhaitons dès lors rappeler certains éléments importants concernant ceux qui cherchent protection en Europe et en Belgique. Et qui ont besoin de notre accueil et de notre solidarité.

Les demandeurs d’asile qui arrivent actuellement en Europe sont les premières victimes du terrorisme, du radicalisme, du djihadisme, en particulier en Irak et en Syrie. Cela a été immédiatement rappelé par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. C’est précisément en raison de ces barbaries et de ces violences, perpétrées depuis des années, qu’ils fuient leurs pays.

Les routes migratoires sont longues, dangereuses et très contrôlées. Ce n’est pas un moyen facile d’atteindre l’Europe, et donc pas un moyen privilégié pour ceux qui s’apprêtent à commettre des actes de terrorisme. La majorité d’entre eux ne viennent d’ailleurs pas de pays lointains en guerre mais sont recrutés parmi les ressortissants européens. Néanmoins, le risque zéro n’existe pas. Et s’il n’est pas totalement impossible qu’un terroriste se fasse passer pour un réfugié pour venir en Europe, cela ne doit pas changer notre vision de ceux qui cherchent protection pour eux et pour leurs familles. Au contraire, nous devons rester convaincus que leur accorder le droit d’asile est aussi une façon de lutter contre ce qui nous menace : défendre nos valeurs, celle de l’accueil et de la défense des droits humains, en lien avec nos obligations internationales.

Lorsqu’elle examine les demandes d’asile, la Belgique, comme d’autres pays européens, effectue un « screening », et vérifie donc les antécédents des personnes qui se présentent à elle. La réglementation européenne précise que sont exclues de la protection internationale les personnes qui constituent une « menace pour la société ou la sécurité de l’État membre » dans lequel elles se trouvent.

Au lieu de renforcer la peur et la fermeture vis-à-vis des réfugiés, les terribles événements de Paris doivent nous faire prendre conscience du degré de violence qui pousse les réfugiés à quitter leur pays. Et nous amener à ouvrir davantage nos portes à ces personnes qui fuient les violences pour trouver protection chez nous, contrairement à ce qui se passe actuellement aux frontières de l’Europe, où les droits fondamentaux des migrants sont quotidiennement bafoués.

 

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